mercredi 21 septembre 2016

Place de la République, 15 septembre. Laurent Théron, un œil crevé par un projectile tiré par un CRS

Place de la République, 15 septembre. Photo Samuel Boivin
Tandis qu’aux États-Unis les policiers racistes assassinent à une cadence échevelée des Noirs dont le seul tort est d’avoir la peau noire, en France, la cadence des violences policières ne faiblit pas. Dernière victime en date, Laurent Théron, secrétaire médical de l’AP-HP, militant SUD, qui a eu la très mauvaise idée de se trouver dans la trajectoire d’une grenade de désencerclement tirée par un CRS, alors qu’il se trouvait dans un endroit "calme" de la manifestation parisienne du 15 septembre contre la loi Travail.
Ces nouvelles violences policières s’inscrivent dans le droit fil de la répression d’État démarrée à Sivens, où Rémi Fraisse fut assassiné, poursuivie dans le cadre de la répression contre les manifestants anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes, où plusieurs personnes avaient perdu un œil, et qui a trouvé son point d’orgue depuis le mois de mars avec la répression policière contre les opposants à la loi Travail. Elle pose la question de l’interdiction des flash-ball et autres LBD (lanceurs de balles de défense) et du droit de manifester, remis en cause par Manuel Valls, le ministre Cazeneuve et le préfet de police Michel Cadot depuis mars 2016. Elle pose aussi la question d’une police qui n’est plus au service de la République et des citoyens, mais au service de l’État, lui-même commis d’instances patronales et européennes défendant des intérêts industriels privés, et pour qui le Bien public et le droit des citoyens est le cadet des soucis.
On lira à ce sujet L’arme à l’œil (Le Bord de l’eau), le très instructif livre de Pierre-Douillard Lefèvre, qui fut mutilé lors d'une manifestation à Nantes en 2007.
Laurent Théron, interviewé par Libération, explique que son œil a pu être sauvé mais que sa vision est perdue. Son témoignage sur FranceInfoTV. Il a porté plainte et a été entendu par l’IGS.

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