jeudi 29 janvier 2009

Procès en appel de Maria Vuillet contre le sous-préfet menteur Lacave

Paris, 6 mars, 8h30, procès en appel de Maria Vuillet.
Poursuivie par le sous-préfet d’Ile-de-France, qui l'accusait de lui avoir dit "Vous êtes un facho. Sarko facho!" alors qu'elle lui avait seulement répondu "La République que vous représentez n'est pas celle qu'aurait souhaité Guy Môquet", Maria Vuillet a été relaxée en première instance. Le Parquet et le sous-préfet ont fait appel. Son procès en appel aura lieu le vendredi 6 mars à 8h30 devant la cour d’appel de Paris, chambre 11B. Maria est défendue par Me Thierry Lévy.
Tous les détails sur cette affaire sur le site Rue89.
Lire également la tribune publiée sur ce même site par Maria Vuillet le 17 juillet 2008, Procès pour outrage: pour les jeunes, une piètre image de la justice.

Photo Audrey Cerdan, Rue89

Souvenirs (outrageurs) de la manif du 29






vendredi 23 janvier 2009

Février/mars 2009, 14 procès (dont 8 signataires de "L’appel des 13")

Le 3 à Angers (14h), Hervé Eon, le dangereux porteur lavallois du carton Casse-toi po'vcon ouvre le bal en appel (délibéré 24 mars). Le 4 à 9h, une outrageuse (qui tient à garder l'anonymat, appelons-la Agathe) sera jugée à Paris dans une affaire de violences policières d’une extrême brutalité (procès reporté au 8 juillet). Le 11 à Lyon (10h): procès d’Isabelle Sylvestre (poursuivie par 4 flics de la SUGE). Le 19 à Vesoul, procès de Simone Levavasseur contre le préfet qui ne supporte pas la comparaison entre les années Sarko et les années 40. Le 20, Yves Baumgarten comparaît à Paris pour outrage à des flics l’ayant accusé d'avoir volé… son propre portable! Le 23 à Nantes,  Sami Benméziane, instituteur, est poursuivi pour rébellion. Enfin, le 25 à Calais, procès de Jean-Claude Lenoir, accusé d'outrage par des CRS pourchasseurs de sans-papiers afghans dans le cadre des grandes manœuvres hortefistes (il faudra bientôt dire bessoniennes). 
En mars, les juges ne vont pas  non plus chômer puisque nous avons déjà recensé 8 procès, dont celui de notre ami M’Hamed BELLOUTI (6 mars), qui sera très médiatisé car ce manant a osé s'attaquer à SARKOZY JUNIOR (voir ci-dessous) et le procès en appel de Maria VUILLET (5 mars). Mais entre-temps, il y aura eu le salon de l’Agriculture, pour lequel nous avons besoin de bras pour faire signer la pétition.

Diffamation: les éditions Après la Lune gagnent en appel contre l’Opus Dei

La cour d'appel de Paris a estimé le 22 janvier que l’assignation déposée par l’Opus Dei contre l'auteure et l'éditeur du roman Camino 999 était irrecevable, confirmant ainsi le jugement de novembre 2007. La cour a considéré que le TGI de Paris avait jugé "avec raison" que l’assignation déposée par l'Opus Dei était nulle, les passages poursuivis n'étant pas assez précis. Pour plus de détails, se reporter au site CAMINO 999.
Ce procès n'a aucun rapport avec le délit d'outrage. Nous l'évoquons ici car l'un des 2 poursuivis, JJ Reboux, est aussi l’éditeur de la Lettre au garde des Sceaux qui ne répond pas au courrier (et le webmestre – un peu fatigué mais toujours serein – du présent site).
Le CODEDO sera présent à RENNES les 31 janvier/1er février, au salon du livre Plumes Rebelles organisé par Amnesty International.
Pour signer la pétition, rendez-vous sur le stand des éditions APRES LA LUNE.
Pour en savoir plus sur Plumes Rebelles, cliquer ICI.

M’hamed Bellouti le téméraire contre Sarkozy Junior en fuite sur son scooter : procès en appel

M’hamed Bellouti, le manant qui osa porter plainte pour délit de fuite contre le fils du président à scooter (ci-contre, revêtu de sa magnifique panoplie de président du Conseil général des Hauts-de-Seine), condamné à une amende de 2.000 euros pour procédure téméraire et abusive, a fait appel. Son procès a lieu devant la Cour d'appel de Paris le 5 mars à 13h30.
Pour tout savoir sur cette affaire, dont nous reparlerons ici très bientôt avec moult détails croustillants, retrouvez la Chronique (outragée) de la République Banania.

mardi 20 janvier 2009

Pétition pour l’indépendance et la survie de l’AFP

Après France Télévision, le gouvernement veut s’attaquer au statut de l'Agence France Presse. Le personnel de l’AFP y voit une tentative de prise de contrôle d’une institution cruciale dans le paysage médiatique français, qui est aussi un des rares organes indépendants du pouvoir économique et des publicitaires. Mais la résistance s'organise...
Signez la pétition de soutien en cliquant ICI.

vendredi 16 janvier 2009

Sami Benméziane, instituteur, poursuivi pour rébellion

Le 23 février aura lieu à Nantes le procès de Sami Benméziane, instituteur à Basse-Indre, poursuivi pour rébellion. Interpellé en juin 2008 lors d'une manifestation, Sami est accusé d'avoir blessé le doigt d'un policier au cours de l'évacuation de l’Inspection académique. Le comité de soutien à Sami Benméziane a lancé une pétition ayant déjà recueilli 25.000 signatures et demande la relaxe, évoquant à juste titre une criminalisation du mouvement social. Même si Sami n'est pas poursuivi pour outrage, mais pour rébellion, rappelons que ces deux délits sont très souvent liés dans les poursuites.

lundi 12 janvier 2009

1 an de "Casse-toi pauvre con!", les outrageurs squattent le salon de l’Agriculture

Le site du CODEDO a 3 mois. Monté en toute hâte, avec les moyens de bord, il a reçu 14.400 visites, venant de 93 pays. Notre pétition connaît un départ très frileux (7.700 signatures au 29 janvier), dû au fait qu’elle n'était pas prête le jour où l’AFP l’a annoncée, à la période de lancement (juste avant Noël), et peut-être aussi, à la morosité du moment, et à une certaine lassitude des pétitions… Ce n’est pourtant pas le moment de fléchir!!!
Nous avons donc repoussé la remise de la pétition au 15 mai 2009 et décidé d’être présent pendant toute la durée du salon de l’Agriculture (21 février/1er mars). On aimerait faire quelque chose d’un peu festif (fanfares, concours de lancer de godasses sur cible présidentielle, cracheurs de feu, montreurs d’ours, de limousines (les vaches, pas les bagnoles). Vos idées sont les bienvenues!!! Parisiens, banlieusards, provinciaux "montant" au salon de l’Agriculture, si vous êtes prêt(e)s à nous aider à faire signer la pétition pendant cette période, envoyez-nous un courriel à codedo2008@gmail.com
LA PETITION SERA REMISE LE 15 MAI 2009 : C’EST ICI QU’ON SIGNE!
Pour connaître la liste des 500 premiers signataires, cliquez ICI.
Pour LIRE LE TEXTE DE LA PETITION et la faire signer autour de vous.

Emmanuel Todd: "Le vrai risque pour la France, c’est l’émergence d’un Etat totalitaire."

Une interview passionnante (comme toujours) d’Emmanuel Todd, auteur récemment de Après la démocratie (Gallimard), sur le site Bastamag: cliquer ICI.

jeudi 8 janvier 2009

Quand la police poursuit un médecin urgentiste pour outrage

OSTO-OUTRAGE
Le métier d’urgentiste n’est pas de tout repos. Ni sans risque. Mais le danger ne vient pas toujours de là où on s’y attendrait… Le témoignage du Docteur Jean-Christophe BOULARD, praticien hospitalier à l’hôpital Lariboisière, en apporte la preuve.

Médecin urgentiste, praticien hospitalier à l'hôpital Lariboisière à Paris, j'ai moi-même été l'objet d'une plainte pour outrage à personne dépositaire de l'autorité publique pour avoir refusé, le 16 décembre 2006, de délivrer un certificat médical que les policiers exigeaient de moi alors qu’ils ne me délivraient pas de réquisition comme la loi les y oblige. Je refusais de délivrer ce certificat parce que c'était le 10e patient alcoolisé présenté cette nuit-là par les policiers, et que je n'avais pas assez de temps pour m’occuper des malades (et pas un instant non plus pour manger...).
  Je n'ai eu aucun propos ni geste outrageant contre les policiers. J'ai fait l'objet d'un contrôle d'identité humiliant devant les patients de la salle d'attente, alors que mon nom figurait clairement sur mon badge professionnel. La plainte a été classée sans suite par le procureur "sous condition de non-réitération dans les 3 ans". Je n'ai donc même pas eu la possibilité de défendre ma position.
  J'ai vécu ces mesures comme un abus de pouvoir, et une intimidation efficace: je suis obligé malgré moi de délivrer, comme mes collègues, des certificats médicaux sans réquisition. Il s'agit de personnes (plus de 10, certaines nuits) conduites menottées aux Urgences parce qu'elles ont bu un peu d'alcool, sans être ivres le plus souvent, accompagnées chacune par 5 policiers, qui font du bazar dans la salle d'attente, et nous empêchent de soigner sereinement les malades et dispersent notre attention d'auprès les malades graves. On gagnerait beaucoup à faire examiner ces personnes dans les locaux de la police, comme le recommandent les bonnes pratiques professionnelles.
  L'Assistance Publique Hôpitaux de Paris a refusé de me soutenir, préférant continuer d'entretenir de bonnes relations avec les autorités de police, aux dépens des malades des urgences qui sont ainsi privés chaque nuit de la disponibilité de médecins déjà en nombre notoirement insuffisant. J'avais moi-même reçu ce soir-là un crachat en pleine figure par un homme ivre. Et c'est moi qui ai été accusé d'outrage ! Quand il m'est arrivé d'aller au commissariat pour me plaindre de telles agressions, qui sont fréquentes aux urgences, on m'a dissuadé de déposer plainte.

Valérie, victime de violences policières à Lyon: "une certaine jouissance à me faire mal et à me voir pleurer"

Valérie était jugée en appel le 3 mars à Lyon. Témoignage reçu à la suite de l’émission d’Alain Bédouet le téléphone sonne du 19/11/2008 sur France Inter. Concernant Lyon, voici un site très utile, Compim.Lyon.fr, qui recense les comparutions immédiates dans l'agglomération lyonnaise.
Valérie a été condamné à 400€ d’amende (contre 200 en première instance) + 600€ de dommages-intérêts par policier (300 en première instance). Pour en savoir plus sur cette affaire, reportez-vous à l'émission Envoyé spécial du 10 septembre 2009, au cours de laquelle l'un des trois policiers l'ayant poursuivie avoue devant les caméras de France 2 qu'il en est à son 30e plainte pour outrage!

J'ai écouté l'émission Le téléphone sonne sur l'outrage sur France Inter et je voudrais apporter mon témoignage, même si je suis poursuivie pour rébellion. J’ai été jugée le 4 février 2008. Je vous contacte parce qu'il me semble important de vous apporter un témoignage supplémentaire. Je dois également vous dire que j'ai mis longtemps à ne plus être honteuse et coupable de ce qui m'était arrivé. Ma famille n'est d'ailleurs pas au courant de cette histoire. Et puis il y a le sentiment de ne rien pouvoir faire et de ne pas savoir que faire, d'être seule et aspirée. Puis, en parlant à des proches, après avoir retrouvé mes témoins et avoir entendu d'autres histoires comme la mienne, je me suis rendue compte que je n'étais pas si coupable et que je ne devais pas avoir honte. Mais ce sentiment persiste. La pensée de me retrouver à nouveau devant un tribunal me terrorise, même si la juge qui m'a écoutée le 4 février m’a en quelque sorte "entendue". Cette culpabilité, c'est vraiment le sentiment que j'ai eu face à ces policiers. Ils m'ont dit que j'étais bonne à interner, mais j'ai vraiment ressenti que le problème venait d'eux. Surtout un des policiers qui éprouvait apparemment une certaine "jouissance" à me faire mal et à me voir pleurer.
Décembre 2004, rue de la République, Lyon. Je rentre chez moi à vélo, venant d'acheter des produits surgelés, après avoir vu un SDF à l'agonie sur la route. Tout à coup, une voiture arrivant à vive allure sur une voie réservée aux transports en commun pile dans un crissement de pneus. Surprise, comme d'autres passants, je m'arrête pour voir ce qui se passe. Deux hommes sortent et mettent leur badge "police". Ils semblent énervés et arrêtent des jeunes en scooter sur la voie perpendiculaire en stoppant la circulation. A une dizaine de mètres de la scène, j'observe avec d'autres passants ce contrôle spectaculaire et très peu courtois. "Toi , tu dégages…" et autres propos déplacés. Les jeunes sont en règle, ils repartent. Les deux policiers se rapprochent de leur voiture à 3 ou 4 mètres de moi. Spontanément je dis "bravo", sans intention de créer un conflit. Les deux policiers montent dans leur voiture, font marche arrière, un d'eux ouvre sa fenêtre. "Vous avez un problème, mademoiselle!"
Un peu surprise et déstabilisée par leur ton accusateur, je leur réponds: "Non pas du tout, je suis dans un espace public et comme dans toute cité, j'ai le droit de m'y exprimer." Le policier me répond: "Mademoiselle veut jouer la maligne." Ils sortent de leur voiture et me demandent mes papiers. Je ne me sens pas bien du tout, je suis paniquée par leur carrure, leur ton de voix et une sensation étrange de pression. Je cherche mes papiers en tremblant, mais je ne les ai pas. "Bon, eh bien, vous allez venir au commissariat." Avec un sourire amusé.
"Non je n'ai rien fait, j'habite à côté, je viens d'acheter des surgelés, ils vont être foutus, j'ai autre chose à faire, je ne veux pas y aller... Vous n'avez pas autre chose à faire?Il y a quelqu'un [le SDF] en train de mourir sur la voie public… Vous feriez mieux de vous en occuper."
Ils insistent, je suis très mal à l'aise car je n'avais aucune intention d'entrer en conflit. J'ai réagi à l'arrestation spontanément par un "bravo" car elle ne me semblait pas très correcte vis-à-vis des jeunes arrêtés. C’est sorti comme ça. Je précise que je suis enseignante en lycée professionnel en ZEP et que le "respect" est un sujet très sensible pour les jeunes de banlieue avec lesquels je travaille. D'autres passants pensaient la même chose, nous en parlions. J'enfourche mon vélo sans réfléchir car ces deux hommes me font réellement peur… Je suis suivie par une voiture qui me barre la route. Les deux policiers sortent, immobilisent mon vélo, me demandent de les suivre. Je leur réponds que je n'ai rien fait, je ne vois pas pourquoi je devrais aller au commissariat. L’un d’eux me prend le bras, me le tord en me faisant très mal. Je crie "au secours, on veut m'emmener mais je n'ai rien fait". Le policier me jette par terre et tire sur mon bras. Je hurle et pleure. "Au secours, au secours… Aidez moi… Je n'ai rien fait." Je suis en état de panique, je pleure, on me met des menottes, j’ai la figure contre le sol, le bras complètement tordu, je demande qu'on me lâche, je hurle que je n'ai rien fait et que j'ai mal. Je me débats, je pleure, je ne vois plus grand-chose mais je sens qu'il y a des passants autour de moi. J'entends une voix douce que je connais et qui me nomme. C’est une personne qui suit une formation avec moi. Elle me rassure, me dit que tout va bien se passer, qu'elle s'occupe de mon sac de surgelés.
Je suis jetée dans la voiture des deux policiers avec violence. Je pleure et je demande au policier qui me maintient menottée de me lâcher car il me fait très mal. Il tord la menotte encore plus. "Ah tu veux jouer la maligne, je vais te dresser, moi!" Pendant tout le trajet je pleure, je suis en état de choc. Le policier ne cesse de me faire mal avec les menottes. Avant de sortir de la voiture, je demande mes lunettes, et ce que va devenir mon vélo. On me répond: "C’est pas notre problème, il fallait y penser avant, ça t'apprendra à te taire."
Je suis emmenée au commissariat. Je pleure, on me conduit dans un couloir sans public. On me met sur une chaise, je glisse car j'ai un sac à dos assez lourd qui pend entre les deux menottes et je glisse à genoux. Je m'effondre et pleure toujours. Une femme passe et me dit très brutalement de me taire. Les deux policiers qui m'ont arrêtée repassent à ce moment, rient et disent. "Elle est vraiment folle, celle-là. Regarde, elle bave, ah... Regarde, elle a même de l'herpès! Faut la faire enfermer en hôpital psychiatrique." Il semble que je les amuse.
Au bout d'un moment on me conduit devant une personne plus calme. Presque aussitôt, les policiers surgissent, énervés, sortent un papier avec les injures que j'aurais soi-disant proférées, "connard" et autre injures que je n'ai pas du tout tenues, et que je nie. Le policier qui prend ma déposition me demande ce qui s'est passé, tout en orientant la conversation. Je suis épuisée, je raconte ce qui s'est passé en ne pensant qu'à une chose: rentrer chez moi. On me demande de signer, je n'ai pas mes lunettes, je signe et m'en vais en tremblant… En descendant les escaliers vers l'accueil, je retrouve la personne que je connaissais et qui m'avait rassurée dans la rue, elle est accompagnée de trois autres personnes. Je leur dis que j'ai très mal. Ils m'expliquent ce qui s'est passé. Un car de CRS est arrivé sur les lieux de mon arrestation, ils ont menacé de gazer toutes les personnes qui demandaient qu'on me lâche. Il m'explique qu'ils sont venus au commissariat car, inquiets pour moi, ils n'ont cessé de demander de mes nouvelles à l'accueil du commissariat. Ces personnes m'accompagnent jusque chez moi, je suis vraiment mal et épuisée. L'un d'eux me conseille de téléphoner à un avocat et de porter plainte. Devant chez moi, ils me donnent un papier avec leurs coordonnées, au cas où.
Le lendemain, mon bras est bleu, j'ai très mal au dos, à la tête et à l'omoplate. Je décide d'aller faire constater cela par un médecin. Je fais même prendre une photo de mon bras. J'appelle l'avocate conseillée la veille. Je lui explique ce qui s'est passé. Elle me dit que je peux porter plainte mais que les procédures sont lentes et lourdes. Elle me conseille d'écrire ce qui s'est passé et d'attendre. Quinze jours après, je déménage, je suis submergée par le concours que je prépare pour le mois de février, par mon travail à plein temps sur deux établissements en dehors de Lyon. Et puis, je n'ai pas du tout envie de me rendre à nouveau dans un commissariat après ce qui s'est passé. Je mets donc cette histoire de côté.
Mai 2007. Je reçois une lettre d'huissier me demandant la somme de 1537 euros. Je ne comprends pas et appelle de suite. On me répond de me déplacer. J'apprends alors que je suis condamnée à deux mois de prison avec sursis et 1537 euro de dommages et intérêts. Je ne comprends rien mais me remémore cette histoire. J'appelle de suite l'avocate que j'avais contactée deux ans et demi avant. Elle accepte de me recevoir. Je lui explique les faits et m'étonne d'avoir été jugée sans être prévenue. Nous essayons ensemble de comprendre.
En effet j'ai déménagé entre-temps. L'avocate m'explique que l'on doit prouver que je n'étais pas informée du jugement afin de faire opposition et non appel (elle m'explique que l'appel est très difficile à Lyon.) Après bien des difficultés, nous parvenons à faire accepter cette opposition.
Je suis convoquée le 4 février 2008 pour être rejugée. L'opposition fait polémique mais la juge décide de me juger puisque je suis là et afin d'en finir avec cette histoire. Je suis très émue et impressionnée par tout cela, je ne peux m’empêcher de pleurer, je ne comprends toujours pas ce que je fais là, cela me dépasse. Mes témoins (j'avais pu en retrouver trois) sont appelés à la barre et mon avocat me défend.
Quelques semaines plus tard j'apprends que je suis relaxée mais une semaine après une lettre m'annonce que la partie civile et le Parquet font appel. A ce jour, j'attends ce nouveau procès avec beaucoup d'inquiétude car la Cour d’appel de Lyon est connue pour être "dure". Je précise que la déposition des policiers montre certaines incohérences ou mensonges. Par exemple:
* Je serais intervenue dans leur arrestation, ce qui est totalement faux puisque j'étais sur le trottoir à au moins 10 mètres et j'échangeais avec une dame sur la manière de faire.
* J'aurais tenu des propos sur la République (injustices, pays pourri, etc). C'est faux.
* J’aurais été emmenée au commissariat dans un fourgon. Pourtant mes trois témoins disent bien m'avoir vue être jetée dans la voiture des policiers. Je suis également certaine de ce que m'a dit le policier dans cette voiture, et je me souviens bien de son acharnement à me faire mal. Aucun des moments où je suis seule, malmenée et humiliée n'apparaît dans leur déposition. Mais il n'y a que moi pour en témoigner.
* Trois policiers portent plainte et demandent des dommages et intérêts pour rébellion alors que je n'ai eu affaire qu'à deux policiers. Le troisième restait dans la voiture lors de nos échanges. J'aurais également griffé un des policiers qui a fait constater sa blessure par un médecin (quelques millimètres) alors que je suis face contre sol, avec un policier le genou sur mon dos et les bras menottés.
De plus l'ordre de paiement des dommages et intérets réclamés par huissier découle de la demande d'un des policiers avant même que la peine soit enregistrée par le tribunal. J'ai appris en faisant opposition auprès de la greffière que ce policier n'avait pas à demander la somme avant que je sois informée de la peine par le tribunal. Pourquoi cet empressement?
Je suis encore choquée par cette arrestation qui a pris une dimension que je ne comprends toujours pas. Je suis accusée de rebellion. En effet, je n'ai pas suivi les policiers au commissariat car je n'avais pas commis de délit et ils me faisaient peur. J'ai ensuite appelé les passants en criant "au secours, aidez-moi." Que dois-je me repprocher? D'avoir réagi spontanément devant une arrestation qui me semblait non respectueuse? D'avoir eu peur de policiers trop près de moi et impressionnants, d'être complètement paniquée par les menottes et la violence de mon arrestation?
J'ai le sentiment que ces policiers se sont défoulés et amusés avec moi. Ils ont abusé de leur pouvoir. Je me sens totalement démunie. La police est assermentée et sa parole compte plus que la mienne, même s’ils mentent. Alors que faire?


mercredi 7 janvier 2009

Lèse-majesté. 1849. Napoléon/Proudhon - 2009. Napoléon/Eon

Il y a 200 ans tout rond, le 15 janvier 1809, naissait à Besançon le militant anarchiste Pierre-Joseph Proudhon. Du 7 juin 1849 au 4 juin 1852, Proudhon était incarcéré à la prison Sainte-Pélagie pour délit d’offense au président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte.
160 ans plus tard, Napoléon-le-petit règne toujours et ressuscite le crime de lèse-majesté, en sommeil depuis 34 ans (réveillant du coup ce pauvre Victor Hugo dans sa tombe). Seul le tarif a changé. Pour avoir publié dans son journal Le Peuple trois articles virulents contre le prince-président, Proudhon avait pris trois ans de forteresse. Pour Hervé Eon, coupable d’avoir brandi la pancarte "casse-toi pov’con!" lors du passage du carrosse présidentiel, ce sera 30€ avec sursis. Le prince Bling-Bling fait crédit, que cela vous serve de leçon, manant! Le principe, lui, reste le même. C’est pourquoi le manant Eon a fait appel de ce jugement scandaleux. La Cour d’appel d’Angers se prononcera le 3 février 2009 à 14h.
  Du 21 février au 1er mars 2009, les outrageurs outragés se rendront au salon de l’Agriculture pour rendre un vibrant hommage à l’outrageur inconnu*, cet insolent retraité qui osa moucher le prince d’un "Touche-moi pas, tu me salis". Ce qui lui valut en retour le brillant mot d’esprit que l’on sait.
* qui ne va plus le rester très longtemps…

samedi 3 janvier 2009

Rachida Dati nous répondra-t-elle avant de quitter la Chancellerie?

  Les outrageurs outragés souhaitent longue vie à la petite Zohra Dati et rappellent à la maman (au cas où elle retrouverait les clefs de la boîte à lettres de la Chancellerie après son congé-maternité) l’existence d’un courrier en souffrance du 6 juin 2008: la Lettre au garde des Sceaux pour une dépénalisation du délit d’outrage de Dunand/Reboux (dans lequel nous développions chacun des arguments de notre appel-pétition) fut envoyée à Mme le garde des Sceaux, ainsi qu’à MM. Philippe Logak (chargé de la révision constitutionnelle), Guillaume Didier (porte-parole), Yannick Imbert (chef de cabinet, qui a depuis claqué la porte de la Chancellerie), Patrick Gérard (directeur de cabinet, récemment démis de ses fonctions), Nicolas Sarkozy, Claude Guéant (secrétaire général de l’Elysée) et Patrick Ouart (conseiller juridique et ghost-garde des Sceaux).
  212 jours plus tard, bien que le service public des PTT n’ait montré aucun signe de défaillance, et alors que l’Elysée ne connaît pas la crise, aucune de ces personnes n’a daigné répondre à nos doléances, ni même accuser réception. [Interpellés en 2006 sur le problème des violences policières, MM. Chirac et Debré avaient eu, eux, la courtoisie de nous répondre. Ce qui tendrait à prouver que le respect se perd dans la République Banania.]