jeudi 20 novembre 2008

"Faut-il dépénaliser le délit d’outrage?" 56,5 % des auditeurs du Téléphone sonne votent OUI

Le 19 novembre 2008, le téléphone sonne d’Alain Bédouet était consacré au délit d’outrage. Invités: Laurence MOLLARET (Syndicat de la Magistrature), Francis MASANET (UNSA-Police) et Jean-Jacques REBOUX (CODEDO).
Sondage effectué sur le site de France Inter (2.858 votes) Faut-il dépénaliser le délit d’outrage? 56,5 % répondent OUI. 32.6% NON. 10,9% ne se prononcent pas.
D’après les réactions des auditeurs, il semblerait que nous ayions un travail pédagogique à effectuer en direction des enseignants (un certain nombre d’entre eux sont soulagés à l’idée de pouvoir être "protégés" (depuis 2003, en tant que "personnes chargées d’une mission publique") par le délit d’outrage, alors qu’il leur serait tout à fait possible de se défendre (en cas d’agression d’un élève, par ex.) si l’outrage était dépénalisé. Rappelons que le nombre de professeurs ayant porté plainte pour outrage est quasi-nul, ce qui peut s'expliquer par le fait que les profs, à la différence des policiers (toujours prompts à dégainer la menace navrante de l’outrage et à assouvir leurs instincts répressifs), sont capables de gérer des situations de crise en privilégiant le dialogue et l’INTELLIGENCE.

Synthèse de cette émission (où fut surtout évoqué l'outrage aux policiers, au détriment de l'outrage comme outil de répression des luttes militantes) : la représentante du Syndicat de la Magistrature était tout à fait favorable à notre initiative. Le représentant de l’UNSA-Police, très mesuré (et très en colère contre Sarkozy, tous les flics ne sont pas en vénération devant le Totem de l'Ordre élyséen), a beaucoup insisté sur la désastreuse "politique de résultat" (faire du chiffre, pour faire grimper le taux de résolution des infractions, mais aussi pour ramener du pognon dans les caisses de l’Etat – tout en supprimant 10.000 postes de policiers, ce qui aura pour conséquence d’aggraver les tensions, déjà insupportables entre policiers et citoyens). Cette politique du tout-répressif, érigée en dogme par Nicolas Sarkozy lorsqu’il prit les commandes place Beauvau, n’a guère évolué depuis que Michèle Alliot-Marie occupe ces fonctions. Les hommes (les femmes) changent. Les politiques demeurent. Celle du ministère de l'Intérieur se décide à l’Elysée, et Claude Guéant est son prophète.

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