mercredi 30 décembre 2015

Pantin enrage contre les "cow-boys". L'avocat de Zahra Kraiker évoque un "racisme d’État"

Depuis quatre jours, Zahra Kraiker « ne dort plus », « ne mange plus ». « Ma dignité en a pris un coup », raconte cette femme de 45 ans, habitante de Pantin (Seine-Saint-Denis). Samedi, en fin d’après-midi, elle a été victime d’une «agression policière» à deux pas de son immeuble. [Cette affaire est évoquée ci-dessous.]

lundi 28 décembre 2015

Pantin. Tabassée par des policiers racistes pour s'être opposée à l'interpellation brutale de ses deux fils, une mère porte plainte pour violences policières

Samedi 26 novembre, Pantin (Seine-Saint-Denis). Deux frères de 15 et 18 ans contrôlés par la police sont matraqués par les "forces de l’ordre". La mère, ne supportant pas de voir ses fils brutalisés, intervient et se fait à son tour gazer et matraquer par les flics, qui accuseront, comme de bien entendu, et selon un modus operandi désormais bien rôdé, repris en chœur par les syndicats policiers, les deux jeunes d’outrage.
Après s’être vue prescrire une ITT de 10 jours, la mère, Mme Zahra Kraiker, a décidé de porter plainte pour violences policières. La recrudescence de ces violences policières à caractère raciste – appelons un chat un chat et un flic raciste qui se déchaîne sur des Arabes un flic raciste –, semble montrer que la police française, de plus en plus gangrénée par de tels individus, n’a plus grand-chose de républicain. Et prend, tranquillement mais sûrement, le chemin des Etats-Unis, pays où il ne fait pas bon se trouver sur le passage des "forces de l'ordre" quand on a la peau noire…

Lire dans Libération l’article de Sylvain Mouillard, Pantin enrage contre les "cow-boys"

Vidéo de l'interpellation, diffusée par France 3, qui utilise l’euphémisme "intervention musclée" pour "matraquage sauvage", filmée par une voisine, et le témoignage des parents des deux adolescents.

mercredi 23 décembre 2015

Quand Frédéric Péchenard, l'homme qui veut des tests salivaires de dépistage de cannabis dans les lycées, étouffait les poursuites pénales contre son fils

Frédéric Péchenard, n°2 de la nouvelle patronne de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, vient de présenter sa toute nouvelle mesure : des tests salivaires de dépistage de cannibis dans tous les établissements scolaires de la région. Cette mesure, qui suscite de nombreuses critiques, semble d'ailleurs mal engagée.
Gageons que les médias ne vont pas se bousculer au portillon pour rappeler la morale à géométrie variable de cet individu qui, en 2010, alors qu’il dirigeait la Police nationale, était intervenu auprès des policiers pour étouffer une affaire dans laquelle son fils aurait dû être poursuivi pour outrage.

Voici ce que nous disions à l’époque sur Mediapart et sur le site du CODEDO.
17 juin 2009, le fils de Frédéric Péchenard (directeur général de la Police nationale et ami d'enfance de Sarkozy), alors âgé de 16 ans, est arrêté par des policiers pour conduite en état d'ivresse sur un scooter. S'en suivent des insultes [Tu fais qu'un métier de con, je vais te muter à la circulation!], qui auraient conduit (pour le moins) n'importe quel citoyen lambda en garde à vue pour outrage.
L’affaire a été révélée par Le Parisien. L’OPJ de permanence cette nuit-là a reçu l'ordre de ne pas placer l'interpellé en garde à vue et de ne pas aviser la permanence de nuit du parquet. Cette affaire rappelle le cas tout récent de Gilles Dufeigneux, chef de cabinet adjoint du Premier ministre, également arrêté pour conduite en état d'ébriété, contraint à la démission mais non poursuivi, alors que son attitude était caractéristique d'un délit d'outrage.

vendredi 18 décembre 2015

18 adolescents du 12e arrondissement de Paris portent plainte pour violences policières


Dix-huit garçons et filles du quartier Reuilly-Montgallet (12e arrondissement) viennent de porter plainte contre des policiers pour violences, harcèlement, injures racistes, etc. Porter plainte contre un policier n’est jamais chose facile en France. Le juge, presque toujours, est du côté des "forces de l’ordre". Le faire quand on a entre 15 et 18 ans encore moins.


On relira avec intérêt l’un des multiples livres de Maurice Rajsfus sur le sujet, Je n’aime pas la police de mon pays, paru aux éditions Libertalia, et Souscription pour l’édification d’un monument au policier inconnu, récemment réédité aux éditions de La Pigne.


vendredi 11 décembre 2015

Babacar Guèye, sénégalais, 27 ans, abattu par la police à Rennes

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, Babacar Guèye, Sénégalais de 27 ans, a reçu cinq balles dans le corps. C’est un policier qui a tiré. L’incompétence manifeste des agents de l’ordre, couverte plus que jamais par l’état d’urgence, voilà qui explique probablement le drame. La version des journaux « respectables », reprise de la version du procureur, ne laisse pas d’intriguer, sinon de révolter.
La suite sur le blog Mediapart.
Témoignage de Awa Guèye, la sœur de Babacar. Ses amis organisent une marche silencieuse le samedi 12 décembre à Rennes.

jeudi 10 décembre 2015

"Qui a tué Ali Ziri ? Contre-enquête sur les violences policières", un film de Luc Decaster

Le 11 juin 2009, Arezki Kerfali, 61 ans, et Ali Ziri, 69 ans, sont interpellés, en état d'ivresse, par la police nationale d’Argenteuil, lors d’un contrôle routier. Ali Ziri quitte le commissariat dans le coma et décède à l’hôpital deux jours plus tard. S‘en suivra une plainte de la famille, et une longue bataille judiciaire, la justice ayant, comme presque toujours dans pareil cas en France, classé l’affaire (actuellement en cassation).
Luc Decaster a réalisé un documentaire sur cette affaire. Pendant cinq ans, il a filmé le combat du collectif de citoyens Vérité et Justice pour Ali Ziri. Télérama a interviewé l’un d’entre eux, Omar Slaouti.   À lire ICI.

jeudi 3 décembre 2015

Eric Pétetin condamné à six mois de prison ferme pour "outrage raciste" : un dangereux dérapage sémantique


Le militant éologiste Eric Pétetin, connu pour son combat contre le tunnel du Somport, vient d’être condamné en comparution immé-diate à 6 mois de prison ferme pour "outrage raciste [sic] et coups à un agent à la peau noire" [sic], à l’issue d’un contrôle routier qui a mal tourné, non loin de l’Élysée.
Outre la disproportion de la peine, qui intervient en plein délire des procédures d’exception liées à l’état d’urgence voté par le Parlement à la suite des massacres du 13 novembre, le plus surprenant est la dénomination aberrante figurant dans le verdict, avec l’ajout de l’adjectif qualificatif "raciste" au substantif "outrage". En effet, le délit d’outrage raciste ne figure pas dans le Code pénal. On peut être condamné pour outrage à agent, outrage à magistrat, outrage à inspecteur du travail, etc, mais pas pour outrage à fonctionnaire à la peau noire.
Ce dangereux dérapage sémantique, qui va de pair avec les manipulations du pouvoir à propos de la manifestation interdite du 29 novembre, place de la République, en dit long sur le climat sécuritaire en train de s’installer en France. Après avoir monté en épingle une opération médiatique (300 gardes à vue débouchant sur quatre poursuites devant les tribunaux) visant à dire : "Voilà ce qui arrive aux mauvais Français qui bravent l’interdit de l’état d’urgence…", c’est comme si on disait : "Voyez ce militant écologiste, Eric Pétetin ! Non seulement, il se comporte mal à l’égard des forces de l’ordre, mais en plus, c'est un individu raciste!"