jeudi 25 juin 2009

Violences policières : marche pour Lamine Dieng, mort dans un fourgon de police en 2007

Le comité de soutien pour la vérité sur la mort de Lamine Dieng, mort à 25 ans, le 17 juin 2007 dans un fourgon de police, organise une marche le samedi 27 juin 2009 à 14h30, devant le 58 rue des Amandiers (Paris 20e), métro Père Lachaise.

Dimanche 17 juin 2007, vers 4h30 du matin, la police est appelée pour tapage nocturne au 8 rue de la Bidassoa. Les 8 policiers qui se rendent sur les lieux trouvent dans la rue un jeune homme seul et non armé, tentant de se cacher. Après l’avoir plaqué au sol face contre terre, l’avoir menotté aux poignets, un bras passé par-dessus l’épaule et l'autre replié dans le dos, et lui avoir attaché les chevilles avec une sangle de contention en cuir, les policiers le portent dans le fourgon de police. C’est là, sur le plancher du fourgon, que tandis qu’un policier presse sa tête, quatre autres compriment son thorax agenouillés respectivement sur son épaule droite, son épaule gauche, son dos et ses jambes maintenues repliées en arrière. L'enquête de l'IGS a conclu que Lamine était mort « de mort naturelle ». La famille de Lamine a porté plainte, avec constitution de partie civile, le 22 juin 2007.

mercredi 24 juin 2009

Les préfets de Sarkozy n’aiment pas qu’on leur parle de Vichy (suite)

M. Sarkozy, nous ne vous voyons pas assez! C’est le titre d’une très subtile tribune du sociologue Eric Fassin, à propos de ces préfets* qui dégainent la plainte pour outrage dès que l’on ose une comparaison entre le régime de Vichy et la politique d’expulsion massive des sans-papiers. Et c’est à lire dans Le Monde.
Extraits. En même temps que Vichy, faut-il interdire d'évoquer la Résistance ? Si la comparaison avec Maurice Papon n'est plus autorisée, devra-t-on renoncer aussi à Jean Moulin ? En juin 1940, sommé de faire endosser un crime de guerre à des tirailleurs sénégalais, qui restaient pour lui des soldats français, le préfet de Chartres avait résisté à l'envahisseur nazi jusqu'à se trancher la gorge.

* parmi lesquels figure en bonne place le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Philippe Rey, qui poursuit Eric Soares et Valérie Martinez, pour avoir parlé, respectivement, de "la triste époque où l’on mettait des enfants dans les wagons" et de "rafles à la sortie des écoles".

Alliot-Marie, Hortefeux et Besson daigneront-ils nous donner leur avis sur le délit d’outrage?

Le CODEDO a la douleur de vous faire part de la disparition de Mme Rachida Dati de son poste de Garde des Sceaux. Son remplaçant étant une remplaçante, nous n'allons par conséquent pas être obligés de réimprimer la Lettre au garde des Sceaux pour une dépénalisation du délit d'outrage qui commençait par ces mots : "Madame le garde des Sceaux… Il y a fort à parier que le contenu de cette lettre vous mettra de mauvaise humeur." [ce qui était très présomptueux puisqu’elle ne l’a pas lu…]

Le livre a été envoyé illico à la nouvelle ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, à son remplaçant place Beauvau Brice Hortefeux et au troisième personnage de la Sainte Trinité Répressive, le très gonflé ministre de l’Identité nationale Eric Besson, qui persiste et signe ce matin sur France Inter, en déclarant au micro de Frédéric Pommier (le premier viré de Philippe Val): Le délit de solidarité n’existe pas. Sur la lancée, nous le renvoyons au garde des Sceaux fantôme Patrick Houart.
Pour (ré)écouter l’interview anthologique de Besson, pris en flagrant délit de mensonge par Thomas Legrand, Nicolas Demorand et Frédéric Pommier.

samedi 20 juin 2009

Jean-Claude Lenoir, militant poursuivi pour outrage à CRS

Boulogne-sur-Mer, 23 juin, 8h30, procès de Jean-Claude Lenoir, l’un des 13 signataires de l’Appel pour la fin du délit d’outrage, et vice-président de l’association Salam, qui vient en aide aux réfugiés à Calais. Arrêté lors d'une chasse aux migrants afghans effectuée par hélicoptère les 6/7 novembre 2008, sur ordre du ministre de l’Identité nationale Brice Hortefeux (traque à l'issue de laquelle 54 Afghans avaient été mis en rétention à Calais), et déjà condamné dans une première affaire à un mois de prison avec sursis (pour outrage à CRS), Jean-Claude risque donc un mois de prison ferme.
Une pétition de soutien est en ligne ICI. Interview parue dans Le Monde à propos du film Welcome.

Ce procès est l’occasion de rappeler que le délit d’outrage constitue, avec le délit de solidarité (art. L 622.1 du Code pénal), dont l'actuel ministre de l'Identité nationale Eric Besson a déclaré le 8 avril sur France Inter qu’il s’agissait d’un mythe, une autre façon pour les autorités de lutter contre les personnes qui viennent en aide aux sans-papiers.

jeudi 18 juin 2009

Le préfet des Pyrénées-Atlantiques n’aime pas qu’on parle de "rafles à la sortie des écoles"

Le préfet des Pyrénées Atlantiques, un certain Philippe Rey, est un homme très sensible. Après Eric Soarés, médecin poursuivi pour outrage [lire article de Sud-Ouest] pour avoir écrit : «Je tombe des nues, j'apprends que l'on autorise l'enfermement d'enfants, cela me rappelle une triste époque où l'on mettait les enfants dans des wagons.» , ce courageux fonctionnaire vient de poursuivre Valérie, 45 ans, pour délit d'outrage, pour avoir écrit en juillet 2008, suite à la mise en rétention de la famille Kuka à Hendaye : « Je soutiens l'action de RESF, cessez les rafles à la sortie des écoles, halte à l'ignominie de l'enfermement des enfants.»
Convoquée le 17 juin au commissariat d’Herblay (95), Valérie a été entendue pendant deux heures par les policiers. Aucune date d’audience ne lui a été signifiée pour le moment.

mardi 16 juin 2009

Dimanche 21 juin, 15h, manif de soutien aux inculpés de Tarnac

Ça se passe à la Fontaine des Innocents à Paris, près des Halles. Tous les détails ICI.
Pour signer la pétition du CALAS (Comité pour l'Abrogation des Lois AntiterroristeS), créé à l’initiative de Giorgio Agamben, Esther Benbassa, Luc Boltanski, Antoine Comte, Eric Hazan, Gilles Manceron, Karine Parrot, Carlo Santulli et Agnès Tricoire.
Lire le (très beau) texte de Yildune Lévy sur le site du Monde, Deux ou trois choses que j'avais à vous dire.

lundi 15 juin 2009

Magalie Christophe condamnée en appel à 1000 € d'amende pour rébellion

Le 20 mars avait lieu à Bordeaux le procès en appel de Magalie Christophe, poursuivie pour outrage et rébellion (relaxée en première instance) pour être intervenue, à la suite d'une manif de faucheurs volontaires anti-OGM, lors de l’interpellation violente d'un automobiliste et son enfant par des policiers. La Cour d'appel a rendu son délibéré le 5 juin.
Sur la plainte pour outrage, Magalie a été relaxée. La plainte pour violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique a été requalifiée en rébellion et Magalie condamnée à une amende de 1.000€. Une audience au civil pour les dommages et intérêts est fixée au 2 octobre. Magali s'est pourvue en cassation.  La CNDS a rendu un avis sur cette affaire. Magalie attend d'en avoir pris connaissance pour déposer plainte pour violence, abus de pouvoir et calomnie.
Plus d'information sur cette affaire sur le site du collectif INOUGAV, qui a lancé une souscription pour venir en aide financièrement à Magalie (qui vit en Guyane et doit supporter de très importants frais de déplacement pour se rendre à ses procès!). Envoyer la thune à INOUGAV 3, allée des Agudes 31770 Colomiers (chèques à l'ordre de INOUGAV).

vendredi 12 juin 2009

Tours: chroniques de la violence policière ordinaire

Interpellé le 7 juin au volant de sa voiture devant chez lui à Tours, Miloud Akli, victime de violences policières, roué de coups, traité de "sale Arabe", est convoqué le 10 septembre devant le tribunal pour violences envers agent de la force publique et, tiens, tiens… outrage. Son témoignage édifiant sur le site Rue89. Lire aussi l'article (avec la version des flics) de La Nouvelle République. Affaire à suivre.

vendredi 5 juin 2009

Le sarkozysme est-il soluble dans le ridicule?

Pour avoir écrit sur le site Daily Motion "Hou, la menteuse!" à propos de la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano, Dominique Broueih, mère de famille de 49 ans, est convoquée au commissariat le 11 juin, suite à une plainte pour injure déposée par la ministre. Tous les détails sur le site de Sud-Ouest.

mercredi 3 juin 2009

2e procès en appel de Maria Vuillet: le sous-préfet persiste et signe (délibéré le 9 septembre)

Poursuivie pour outrage par le sous-préfet d'Ile-de-France Frédéric Lacave dans ce qui est devenu "l’affaire de la lettre à Guy Môquet", Maria Vuillet (tribune dans Rue89), relaxée en première instance, puis convoquée devant la Cour d’appel (10 avril) après que le Parquet et le sous-préfet eurent interjeté appel, comparaissait de nouveau devant la justice le 3 juin, défendue par Me Thierry Lévy.
FAIT RARISSIME DANS LA JUSTICE FRANÇAISE, les magistrats de la Cour d’appel n'ont pas statué au moment du délibéré et ont décidé de convoquer les quatre policiers présents sur les lieux, ainsi que le commissaire dont le PV a fourni la preuve que le sous-préfet avait menti et fait mentir son chauffeur. Cette deuxième audience devant la Cour d'appel [et devant de nouveaux magistrats, ce qui constitue théoriquement un motif de cassation] n'a pas apporté d'éléments nouveaux au dossier, excepté le fait que les policiers ont tous déclaré que le chauffeur du sous-préfet n'accompagnait pas son patron au moment supposé de l'outrage comme le sous-préfet l'a prétendu, et donc qu’il n'avait pu entendre Maria dire à son patron "Sarko facho". A noter que ledit chauffeur, bien que convoqué, ne s'est pas présenté à l'audience. L'avocat général, dont l'attitude tout au long du procès semblait pourtant assez "bienveillante", a requis une amende de 1.000 euros.
Affaire mise en délibéré au 9 septembre.
Le témoignage de Maria, co-fondatrice du CODEDO, sur DAILY MOTION.

lundi 1 juin 2009

Les préfets de Sarkozy n’aiment pas que l’on leur parle de "la triste époque où l’on mettait des enfants dans des wagons"

En juillet 2008,  Eric Soares, médecin, s'était ému d'un arrêté d'expulsion d'une famille d'Albanais sans-papiers. Dans un courriel adressé au préfet des Hautes-Pyrénées, il écrivait: «Je tombe des nues, j'apprends que l'on autorise l'enfermement d'enfants, cela me rappelle une triste époque où l'on mettait les enfants dans des wagons.» Cela lui vaut d'être poursuivi pour outrage par le courageux préfet, un certain Philippe Rey, qui estime que "la ligne rouge a été franchie". Date de l'audience non connue. Tous les détails sur le site de Sud-Ouest.